Gestion de son traitement

Toute personne infectée par le virus du VIH type 1, même sans signes physiques, doit commencer un traitement, quel que soit le nombre de virus dans le sang et quels que soient l’état de sa santé et de ses défenses immunitaires.

Le traitement :

• Ne tue pas le virus du VIH
• Bloque la multiplication des virus dans les cellules ou les empêche d’y entrer.
• Evite ainsi que le virus s’installe dans les ganglions
• Permet au système immunitaire de rester efficace.
• Diminue le risque de contamination des autres personnes.

Sans traitement, il y a environ 10 milliards de nouveaux virus produits par jour chez une personne infectée (cela dépend du virus et du stade de la maladie).

Pour être efficace, le traitement contre le VIH doit être pris :

• tous les jours,
• sans s’arrêter,
• sans diminuer la dose de médicament, même après plusieurs années de traitement.

Si vous vivez avec d’autres personnes et que vous ne voulez pas qu’elles sachent pourquoi vous prenez des médicaments, plusieurs solutions existent, par exemple :

• Garder les médicaments dans une valise fermée
• Préparer un pilulier neutre
• Enlever les étiquettes sur les flacons en plastique d'origine
• De nombreuses maladies nécessitent des médicaments tous les jours: diabète, cholestérol, maladies inflammatoires, épilepsie …

Les oublis doivent rester exceptionnels car les virus se multiplient très vite lorsqu’ils ne sont plus bloqués par les médicaments présents dans le sang.

Le risque est de diminuer fortement l’efficacité du traitement. Il y aura davantage de VIH dans votre organisme, ce qui affaiblira votre système immunitaire et une partie du virus pourrait devenir résistant aux médicaments. Une éventuelle pause de 1 à 2 jours par semaine est à discuter avec le médecin en fonction de l'histoire médicale et thérapeutique.

Vous pouvez vous faire aider pour les oublier le moins possible (alarmes sur le téléphone, pilulier, dose de secours dans le sac…).

Si vous avez des difficultés à prendre vos traitements, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, un.e infirmier.ère ou à une association. En effet, il existe des moyens pour vous aider.

Pour les médicaments qui doivent être pris 1 fois par jour, vous disposez d’environ 12h pour rattraper la prise.

Pour les médicaments qui doivent être pris 2 fois par jour, vous disposez d’environ 6h.

(Les délais de rattrapage varient légèrement d’une molécule à l’autre, regardez sur la notice).

Plus vous prenez le médicament proche de votre heure de prise habituelle, mieux c’est.

En aucun cas vous ne devez doubler la dose du lendemain.

Pour certains médicaments anti-VIH  ou anti-hépatite, certains aliments doivent être consommés avec prudence :

• Jus de pamplemousse : susceptible d’augmenter la concentration sanguine des médicaments anti-VIH (risque de surdosage).
• Gélules à base d’ail : peuvent avoir un effet avec certains inhibiteurs de protéase. L’ail dans les aliments n’a pas cet effet.
• Millepertuis (plante médicinale utilisée contre l’anxiété et la dépression) avec les inhibiteurs de protéase ou des inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
• Préparations à base de plantes, telles que l’huile de bourrache, la déhydro-épiandrostérone ou DHEA, le ginkgo, la réglisse, le Chardon-Marie et la valériane.
• Pomme de terre africaine (patate douce) et la plante sutherlandia (Baguenaudier d'Éthiopie) avec les inhibiteurs de protéase et les INNTI.

Les décalages doivent rester exceptionnels. S’ils sont répétés, cela ne permet pas un bon suivi du traitement. Mais, il vaut mieux décaler que de ne pas prendre son traitement.

Pour les décalages horaires : en parler à son médecin pour avoir toujours suffisamment de traitement efficace dans le sang.

Vous avez vomi dans l’heure qui suit la prise des médicaments contre le VIH : reprendre le(s) comprimé(s).

Vous avez vomi plus d’1 heure après avoir pris les médicaments : ne pas reprendre le(s) comprimé(s).

Il est conseillé de ranger les médicaments toujours au même endroit, à température ambiante (si possible inférieure à 25°C) et hors de portée des enfants.

Le principe actif antiviral est exactement le même entre le médicament générique et celui d’origine. En revanche, l’enrobage (forme, couleur, goût, composants d’enrobage appelés excipients) peut être différent. Cela ne change en rien l’efficacité du médicament.

Si votre ordonnance se termine et que vous n’avez plus de traitements, votre pharmacien peut vous avancer les médicaments, si votre ordonnance est à 100% et qu’elle a une durée d’au moins 3 mois.

Certains médicaments peuvent provoquer des effets indésirables au cours des premières semaines de traitement, comme des maux de tête, des diarrhées, des nausées ou une fatigue. Dans la majorité des cas, ils disparaissent avec le temps. Parfois il existe des effets plus perturbants ou plus durables.

N'arrêter pas les traitements de votre propre initiative, cela peut avoir des conséquences graves.

Dans tous les cas, il est conseillé d’en parler à un médecin. Si les effets sont gênants, il peut vous prescrire des médicaments pour vous soulager. Si les effets sont trop pénibles, il peut aussi arrêter le médicament pour un temps ou le remplacer par un autre plus adapté.

1. Prise de poids

Certains anciens médicaments contre le VIH, surtout ceux que l’on appelle les inhibiteurs de protéase, favorisent, chez certains patients, l’accumulation de graisse à certains endroits du corps, le ventre notamment. Les nouveaux traitements ne présentent pratiquement plus ces inconvénients.

Il est conseillé d’avoir une nourriture équilibrée, de faire du sport, d’arrêter de fumer et de surveiller son poids. N’hésitez pas à parler de vos inquiétudes avec votre médecin.

2. Yeux jaunes et Atazanavir

Les yeux jaunes sont dus à un excès, dans le sang, de bilirubine (substance provenant du foie). Cet excès n’est pas dangereux pour la santé. Il se peut qu’au bout de quelques semaines, la couleur jaune s’atténue.  Cet effet est réversible à l’arrêt de Atazanavir. Le médecin peut l’arrêter si cela devient trop gênant, n’hésitez pas à lui en parler.

Certains médicaments ne peuvent pas être pris ensemble. Des effets indésirables plus ou moins graves peuvent se produire. Des interactions peuvent rendre l’un des médicaments inefficace ou toxique.

Il est important que votre médecin connaisse tous les médicaments et produits que vous prenez, ce qui inclut les médicaments en vente libre et sans ordonnance, les vitamines, les compléments alimentaires, les traitements à base de plantes.
Il est essentiel que les professionnels de santé vérifient les interactions possibles avant de vous prescrire un nouveau médicament ou de vous recommander le traitement le plus approprié en fonction de ce que vous prenez en plus de votre thérapie antirétrovirale.

Ces produits peuvent vous faire du bien. Mais on sait que certains d’entre eux (comme le Millepertuis par exemple) interagissent avec les traitements antirétroviraux et peuvent les empêcher d’être complètement efficaces ou apporter des effets indésirables. C’est pourquoi, il est indispensable de vérifier qu’il n’y a pas de problème.